28 juillet. À la suite des évènements qui se sont déroulés après la dernière élection, j’ai pris la décision de construire un arachtophone 1 avec un Alcatel One touch 300 et des fils de pêche. Il m’a fallu du temps et un peu d’ingéniosité mais depuis peu j’obtiens des résultats prometteurs.
La position dans l’espace du point de contact fil plastique / paroi de verre, de l’aimant (3Ns degrés de liberté) avec le moyeu de soie est enregistrée informatiquement tout comme les réactions de l’arachnide. Connecté à une prise RJ45, j’utilise cet instrument chez moi et multiplie ainsi les possibles en passant des heures à faire du bruit avec ma bouche : messages sur répondeurs, musiques d’attente fredonnées, conlang. Il semble que le choix de l’interlocuteur soit primordial et mon expérience toute récente a confirmé cette intuition révolutionnaire (merci à Tamara Cesnosceo).
La semaine dernière, en pleine discussion avec ma mère2 sur l’absence prégnante de café dans les boissons de la Starbucks Corporation, Ursula3 s’est repositionnée au centre de son piège et mon ordinateur à compiler un certain nombre d’échos qui se sont révélés être une suite de phrases exprimées en langage tertiaire4. Les vibrations personnelles instruisent-elles sur la toile des données fécondes ? Avez-vous remarqué l’influence de la caféine sur le tissage des toiles photographiées par Peter Witt ? Le simple énoncé d’un mot peut-il avoir un impact comportemental ou même biologique sur des organismes réputés inférieurs ?
Fragments audios retrouvés dans les archives de la revue Social Text (non publiés) – Duke University Press.
1 Un outil similaire aurait été créé par Donald Davidson lors de l’écriture de Essays on Actions and Events
2 Alice Ernestine Prin
4 La première traduction incomplète livrerait des ragots sur plusieurs stars américaines